
Le rapport mondial sur la traite des êtres humains 2024 (GLOTIP) a été présenté vendredi 03 octobre au siège de l’Observatoire africain des migrations (OAM) à Rabat. La rencontre a rassemblé des représentants de plusieurs pays africains, de l’Union africaine, de l’ONUDC, ainsi que des partenaires internationaux et des ONGs. Selon l’ONU, les enfants sont les principaux concernés par des formes d’exploitation telles que le travail forcé, les mariages précipités ou la mendicité. L’événement souligne la fragilité des mineurs sur le continent et l’urgence de stratégies coordonnées pour leur protection. Les participants ont insisté sur la nécessité d’actions concrètes à l’échelle régionale pour réduire ces risques.
Une exploitation principalement interne et régionale
Fabrizio Sarrica, responsable de la recherche sur la traite des êtres humains à l’ONUDC, indique que les enfants représentent la majorité des victimes, touchés par diverses formes d’exploitation. Les pratiques les plus répandues concernent le travail obligatoire, la mendicité imposée, l’exploitation sexuelle et les mariages contraints. La plupart des situations se produisent à l’intérieur des pays ou entre États voisins, formant un réseau complexe difficile à surveiller. Le rapport de l’ONU précise que la précarité économique, le manque d’éducation et les déplacements forcés accentuent cette vulnérabilité. Plusieurs organisations internationales mettent en place des programmes éducatifs et de suivi afin de limiter les risques et d’offrir un accompagnement adapté aux enfants.
Crises multidimensionnelles et vulnérabilité des mineurs
Le continent africain fait face à des crises multiples qui amplifient la vulnérabilité des mineurs. Les conflits armés, les déplacements internes et transfrontaliers, la pauvreté persistante et l’accès limité aux services sociaux contribuent à exposer les enfants à la traite. Les instruments légaux régionaux et internationaux, notamment ceux promus par l’ONU et l’Union africaine, prévoient des mesures de protection, mais leur application reste inégale selon les pays. Des zones comme le Sahel ou certaines parties de l’Afrique de l’Ouest sont particulièrement touchées par le travail non rémunéré et la mobilité forcée. Les données de l’ONU montrent que la traite d’enfants constitue une part importante des violations des droits fondamentaux sur le continent, soulignant le besoin de mécanismes de suivi renforcés et d’initiatives ciblées. Les informations contenues dans ce rapport servent de référence pour guider les actions des gouvernements et des ONG.
Le GLOTIP 2024 de l’ONU recommande aux autorités africaines de renforcer la surveillance, de mettre en place des politiques de protection plus efficaces et d’assurer un soutien durable aux mineurs touchés par la traite.
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