
Une équipe franco-britannique explore une méthode de vaccination reposant sur un massage de la peau. Testée sur des souris et des tissus humains, cette approche viserait à simplifier l’administration des vaccins et à réduire la dépendance aux aiguilles. Les premiers résultats, publiés dans Cell Reports, soulignent une efficacité équivalente aux piqûres traditionnelles. L’innovation pourrait transformer l’accès à la vaccination, notamment pour les personnes réticentes aux injections. Toutefois, la commercialisation reste lointaine, car des essais cliniques sur l’humain doivent encore être réalisés.
Une méthode mécanique pour stimuler la réponse immunitaire
Des chercheurs de l’Inserm, de l’Institut Curie et du King’s College London ont mis au point une technique consistant à exercer une légère aspiration sur la peau à l’aide d’un petit appareil. Cet outil, semblable à une ventouse, étire la surface cutanée et déclenche un phénomène mécanique. Selon Élodie Segura, directrice de recherche à l’Inserm, « les cellules de défense détectent la modification de la force sur la peau » et alertent le système immunitaire, ce qui facilite la pénétration des molécules vaccinales.
Les essais ont montré qu’une stimulation de cinq minutes suffisait à obtenir une réponse immunitaire optimale. Cette méthode, comparable à l’application d’une crème, s’avère indolore et pourrait se dispenser de l’adjuvant souvent nécessaire dans les vaccins classiques, réduisant ainsi certains risques d’effets indésirables. L’équipe de recherche souligne que cette approche pourrait, à terme, être utilisée pour divers types de vaccins, ce qui ouvrirait de nouvelles perspectives en santé publique.
Un des intérêts majeurs de cette innovation réside dans sa capacité à rendre la vaccination plus acceptable pour certaines catégories de la population. Plusieurs organismes de santé publique envisagent déjà d’étudier l’intégration de cette méthode dans leurs campagnes de prévention, en attendant les résultats d’essais cliniques plus avancés.
L’obstacle psychologique des aiguilles et l’enjeu sociétal
L’un des freins historiques à la couverture vaccinale demeure la phobie des aiguilles, qui concerne toutes les tranches d’âge. Chez les enfants, la peur de la douleur peut provoquer des réactions de refus ou d’angoisse. Les adultes ne sont pas épargnés : des enquêtes de santé indiquent qu’un nombre significatif d’entre eux retarde ou évite la vaccination pour cette raison. Cette aversion a été particulièrement visible lors de certaines campagnes massives, comme celles contre la grippe ou la COVID-19, où des centres de vaccination ont dû mettre en place des dispositifs spécifiques pour rassurer les patient·es.
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