Gaz et pétrole : l’Algérie sort le grand jeu avec un investissement massif

Par lanouvelletribune  -  7 octobre 2025 10:34

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L’Algérie veut changer d’échelle dans le secteur de l’énergie. Avec une enveloppe de 60 milliards de dollars programmée entre 2025 et 2029, le pays ambitionne non seulement de renforcer sa production d’hydrocarbures, mais aussi d’accélérer une mutation qui intègre des projets de diversification énergétique souligne l’agence Reuters. Comme l’a affirmé le ministre de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab lors d’un forum à Alger, « nous restons engagés dans la transition énergétique sans renoncer au gaz comme ressource naturelle ». Derrière cette annonce, c’est toute une stratégie qui se dessine : rester un fournisseur incontournable de gaz et de pétrole tout en préparant le terrain pour les énergies de demain.

Un pari géant sur l’amont et la transformation

L’essentiel de cette manne financière — près de 80 % — sera orienté vers l’exploration et la production. L’objectif est clair : augmenter les volumes disponibles pour l’exportation et sécuriser l’approvisionnement du marché intérieur. Le reste des fonds servira à moderniser les infrastructures de raffinage et à développer la pétrochimie, un maillon clé pour donner plus de valeur ajoutée à la production nationale. Cette approche peut être comparée à un agriculteur qui, après avoir longtemps vendu uniquement son blé, décide d’investir dans des moulins et des boulangeries afin de maîtriser toute la chaîne, du champ jusqu’au produit fini.

Cette volonté de modernisation va de pair avec un engagement à réduire l’impact environnemental. Les autorités veulent abaisser le torchage de gaz à moins de 1 % d’ici 2030, un effort soutenu par un vaste programme de reboisement couvrant plus d’un demi-million d’hectares. L’énergie verte n’est pas laissée de côté : plus de 3 000 mégawatts de capacité de production renouvelable sont déjà en chantier, une étape symbolique dans la transition énergétique que le pays revendique sans renoncer à son gaz.

Une économie qui respire au rythme des hydrocarbures

Cette offensive n’est pas une surprise. Les hydrocarbures constituent la colonne vertébrale de l’économie algérienne, représentant l’immense majorité des recettes d’exportation. Ces dernières années, Alger a multiplié les accords avec des partenaires étrangers, notamment en Europe et en Méditerranée, renforçant sa position de fournisseur stratégique dans une période où la demande de sécurité énergétique n’a jamais été aussi forte. Ces contrats illustrent la double logique qui guide aujourd’hui le pays : fidéliser ses clients historiques tout en se donnant les moyens de séduire de nouveaux marchés.

Une position stratégique à consolider

En combinant investissements massifs, coopération internationale et initiatives en faveur d’une énergie plus propre, l’Algérie cherche à se hisser au rang de plateforme énergétique incontournable sur les rives sud de la Méditerranée. Le défi sera d’équilibrer cette ambition avec la nécessité d’adapter son modèle aux contraintes climatiques et aux fluctuations des cours mondiaux.

L’annonce des 60 milliards de dollars d’investissement sonne comme un signal fort : l’Algérie entend rester maîtresse de son destin énergétique. Si elle parvient à conjuguer croissance des hydrocarbures et transition vers des sources plus durables, elle pourrait bien transformer son rôle de simple fournisseur en celui d’acteur central capable de peser sur les équilibres énergétiques régionaux.

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