Maghreb : face au Maroc, l’Algérie se cherche-t-elle un nouvel allié ?

Par lanouvelletribune  -  7 octobre 2025 22:42

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La rivalité entre l’Algérie et le Maroc ne date pas d’hier. Depuis la guerre des Sables en 1963, les relations entre les deux voisins restent tendues, nourries par des différends territoriaux, notamment autour du Sahara occidental, et par des visions divergentes sur la sécurité régionale. Cette rivalité, qui s’est traduite par la fermeture des frontières terrestres depuis 1994 et par une rupture diplomatique en 2021, influence encore aujourd’hui les choix stratégiques d’Alger.

Une coopération militaire renforcée avec la Tunisie

Alger vient de franchir un nouveau pas en matière de partenariats régionaux en signant un accord de coopération dans le domaine de la défense avec Tunis. L’accord a été conclu lors d’une cérémonie à Alger, réunissant le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général Saïd Chengriha, et le ministre tunisien de la Défense, Khaled Souhaïli. Cet engagement prévoit la création de programmes conjoints de formation militaire, le partage d’expertises et un renforcement de la coordination dans les zones frontalières.

L’objectif est clair : mieux anticiper les menaces transfrontalières, qu’il s’agisse de groupes armés, de trafics ou de mouvements susceptibles de déstabiliser les régions frontalières. Cette collaboration s’appuie sur une coopération déjà ancienne entre les deux armées, notamment dans la surveillance des frontières et la lutte contre le terrorisme. En officialisant ce partenariat par un accord gouvernemental, Alger et Tunis entendent donner une dimension plus structurée à leurs efforts communs.

Un signal stratégique pour rééquilibrer les rapports régionaux

Ce rapprochement intervient alors qu’Alger continue de percevoir Rabat comme un concurrent majeur sur la scène régionale. Le Maroc a multiplié ces dernières années les partenariats sécuritaires et économiques, y compris avec des puissances extra-régionales, renforçant son influence au Maghreb et au Sahel. Pour l’Algérie, le renforcement de ses liens avec la Tunisie peut être interprété comme une manière d’élargir son réseau d’alliances et de compenser l’avantage que le Maroc tire de ses soutiens extérieurs.

L’initiative reflète également la volonté d’Alger d’occuper un rôle central dans la stabilité du Maghreb, en mettant l’accent sur la coopération sécuritaire régionale. À l’image de pièces sur un échiquier, chaque mouvement diplomatique ou militaire contribue à redéfinir l’équilibre des forces dans la région. Si la Tunisie reste traditionnellement prudente dans ses relations avec ses deux voisins, l’accord conclu à Alger suggère qu’elle souhaite consolider ses capacités de défense en s’appuyant davantage sur son partenaire algérien.

En se tournant vers Tunis, Alger ne cherche pas seulement un allié ponctuel, mais un partenaire capable de renforcer la sécurité collective et de consolider son rôle dans les affaires régionales. Cette dynamique montre l’importance croissante des alliances bilatérales dans un Maghreb marqué par des rivalités persistantes et par des défis sécuritaires communs.

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