Diagnostic politique de la rencontre entre Patrice Talon et Les Démocrates: Me Jacques Migan condamne le parti LD et Boni Yayi

Par levenementprecis  -  17 décembre 2023 16:45

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Reçu sur Radio Bénin culture, l’ancien bâtonnier Me Jacques Migan, a porté un regard subjectif sur la rencontre entre le chef de l’Etat et le parti les Démocrates. Au cours de l’entretien il a abordé plusieurs autres sujets d’actualité.

Sur la lettre de Yayi Boni aux institutions :L’ancien bâtonnier Jacques Migan a salué cette rencontre en appréciant surtout la démarche du président Patrice Talon pour avoir invité le parti Les Démocrates. Il a également félicité les responsables de ce parti qui ont accepté honorer de leur présence à cette rencontre. Ainsi, parmi tous les points qui était à l’ordre du jour, Me Jacques Migan s’est plus appesanti sur la lettre écrite par le président du parti Les Démocrates aux institutions extérieures telles que l’Union européenne, l’Union Africaine, la CEDEAO et d’autres pour alerter sur les élections de 2026, relativement à la liste électorale. Pour l’ancien bâtonnier, le président Boni Yayi ne devrait pas engager une telle démarche sans au préalable échanger avec son successeur le président Talon. « Il est un ancien président de la République et le minimum, c’est de se rapprocher de son successeur pour d’abord porter ses doléances à son niveau. C’est en cas de rejet du président Patrice Talon qu’il pourrait aller vers l’extérieur ou utiliser d’autres moyens », déplore l’ancien Bâtonnier en qualifiant cette démarche d’ « un peu biaisée ». Toutefois, Jacques Migan a salué l’humilité du chef de l’Etat Patrice Talon qui avait demandé à ses hôtes, responsables du parti LD d’auditer la liste électorale si celle-ci n’est pas fiable selon eux. « Le président Talon est allé plus loin pour montrer qu’il n’a rien à se reprocher en ce qui concerne cette liste électorale », souligne-t-il. A en croire l’invité de la chaîne de radio, c’est pour la première fois au plan national et sous régional, qu’un chef d’Etat demande à ce que d’autres auditent la liste électorale.  C’est une grande preuve de transparence, tranche le Bâtonnier.

Que retenir de la proposition de la loi d’amnistie : Au cours de l’entretien, Me Jacques Migan s’est également prononcé sur la loi d’amnistie qu’a initiée le parti les démocrates dans le but de faire libérer certains détenus et favoriser le retour de ceux qu’ils appellent exilés politiques. Pour lui, le président Patrice Talon a été très clair sur la libération de Madougou. Selon lui, l’amnistie est le domaine réservé des députés et que le président Talon ne peut s’ingérer sans le vote des parlementaires. Pour ce membre du bureau politique du parti Bloc Républicain, Jacques Migan, ce n’est pas parce que Reckya Madougou est une actrice politique qu’elle serait exemptée des peines et bénéficierait de la loi d’amnistie. « Madougou a posé des actes qui selon la justice, entrent dans le domaine du terrorisme. Elle a un statut de femme politique, mais elle a posé des actes terroristes. C’est deux choses complètement différentes », explique-t-il. En ce qui concerne le refus du président Talon de gracier Reckya Madougou,  Me Jacques Migan précise que même si cela relève effectivement de l’exécutif, la grâce présidentielle, contrairement à l’amnistie n’efface pas la peine de condamnation. « Même si le président vous gracie et que vous sortez de prison, votre casier judiciaire continuera de porter la peine de prison », explique-t-il. Malgré cela, le chef de l’Etat a refusé de gracier Madougou. En dehors de ces notions de loi, l’ancien bâtonnier a rappelé la loi sur la suspension de l’exécution de la peine, votée l’année dernière. Au cours de l’émission, Jacques Migan a exprimé sa désolation de ne pas entendre le président Boni Yayi évoquer cette loi. « Je m’attendais à ce que le président Boni Yayi demande au président Patrice Talon, la mise en application de cette loi. Mais grande a été ma surprise lorsqu’il a évoqué la loi d’amnistie et la grâce présidentielle, toutes balayées de revers », a-t-il laissé entendre.

Assise Agossa