Relecture du code électoral et révision de la constitution: Voici l’intégralité des propos du Président Talon

Par levenementprecis  -  13 février 2024 15:08

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Le président Patrice Talon était face à la presse nationale le jeudi 08 février dernier pour aborder les sujets d’actualité au plan national et international. Au cours de cette conférence de presse, il a déclaré, entre autres,  qu’il n’est pas demandeur de la révision et qu’il ne touchera à aucune virgule dans cette constitution. Voici l’intégralité de ses propos.

“C’est vrai, j’ai pu noter avec vous que depuis un moment, bien avant que le député BR ne soumette sa proposition de loi constitutionnelle, j’ai entendu et comme tout le monde, que depuis quelques temps, on confond notre réalité au Bénin avec celle de l’Afrique ou de la sous-région, qui donne le sentiment que à la fin des deuxièmes mandats qui sont prescrits comme dernier mandat des présidents en exercice, les concernés tentent de briguer un 3eme mandat avec divers prétextes. Cela a tellement traumatisé les peuples africains que désormais, on soupçonne tout le monde à la fin du deuxième mandat de chercher les voies et moyens pour contourner les dispositions constitutionnelles que pourtant tout le monde accepte, les consignes dans les constitutions et puis à la fin, on trouve les moyens de chercher un 3è ou 4è mandat. Mais moi, j’ai quand même espéré que cette question est derrière nous. Depuis un temps, le Bénin fait son chemin. C’est vrai, nous n’avons de leçons à donner à personne. Mais nous faisons notre chemin de manière admirable. N’est-ce pas ? En tout cas, de la manière dont nous-mêmes, nous observons nos efforts. Il y a quelques années, à l’occasion d’une modification, je crois de la dernière modification de notre Constitution, on a fini par faire cet exercice là parce que quand un président est en exercice, il lui est pratiquement interdit de toucher la Constitution, quel que soit le motif parce qu’on soupçonne de placer une virgule en tête de modification et puis de décréter que c’est une nouvelle constitution ou une nouvelle République pour remettre les compteurs à zéro, compteur de décompte des mandats. Donc, depuis 2019, nous avons espéré avoir réglé définitivement cette question-là au Bénin et à mon initiative, nous avons précisé dans la Constitution que « nul ne peut de sa vie exercer plus de deux mandats ». Que la Constitution soit nouvelle ou qu’il s’agit d’une nouvelle république, qu’il s’agit de quoi que ce soit, aucun vivant au Bénin ne peut faire plus de deux mandats en qualité de Président de la République. Et nous avons tous pensé qu’une fois que cela est inscrit dans notre Constitution, ou bien toutes les fois, que cette phrase reviendra dans n’importe quelle constitution, qu’elle soit nouvelle, qu’elle soit modifiée ou non, toutes les fois que cette phrase figurera dans la Constitution, il n’y aura plus aucune raison de soupçonner un président en exercice de vouloir faire un 3è mandat. C’était passé pour être un acquis, puis, la fin s’annonçant, on revient encore sur cette question comme si cet acquis, cette phrase qui est dans la Constitution, comme si, soit on s’apprête à l’évacuer de la Constitution, soit même si elle demeure dans la Constitution, elle n’est plus suffisante pour nous apaiser sur cette question-là. C’est malheureux parce qu’en fait, ce sont les acteurs politiques qui agitent cela juste pour se donner une raison d’exister pour créer de la polémique, pour animer le débat politique avec un sujet qui en fait, n’en est pas un. J’ai lu le document en question, la proposition de loi en question. Je n’ai pas vu dans sa proposition de loi qu’il souhaite qu’on extirpe, qu’on sorte de la Constitution cette phrase-là, que « nul ne peut de sa vie, exercer plus de mandat de sa vie », qu’il s’agisse d’une nouvelle constitution ou non mais tant que cette phase demeure dans la Constitution, il n’y a aucune raison que on me soupçonne de vouloir faire comme tout le monde comme ça se passe ailleurs.  D’autant que c’est moi qui a pris l’initiative, il y a quelques temps, alors est-ce que à l’occasion de cette retouche, cette petite modification technique, est-ce que les gens seront tenter d’enlever la phrase de la Constitution ? C’est peut-être ça la crainte de ce que j’estime être de bonne foi. Mais attention. C’est une belle, une bonne phrase qui est dans la constitution et c’est très bien. Mais est-ce que à l’occasion de l’examen d’une retouche technique, les uns et les autres ne seraient pas tentés d’enlever cette phrase-là.? Je crois que personne au Bénin ne pourra le faire. Il n’y a pas un Béninois sur les bientôt 13 millions que nous sommes, qui veuille bien que cela se passe. Personne, à commencer par moi-même. Donc je voudrais que les Béninois, que ce soit les acteurs politiques, civils, les enfants, les jeunes, les personnes âgées, je voudrais que tout ce qui est désormais un acquis pour notre pays, pour notre peuple, que nous le préservions tous et que nous ne rentrons pas dans des débats politiciens pour remetre en cause nos acquis communs pour lesquels nous avons du mérite collectivement ce n’est pas bien. Cela remet en cause nos efforts de réforme et cela donne l’impression que le Bénin n’a pas changé. Ce n’est pas vrai! C’est à chacun de nous, surtout vous, de rappeler les gens à l’ordre, si je peux utiliser l’expression pour non le plus après c’est fini. Au plan national vu de l’étranger, de l’international, nous avons tourné cette page. Le Bénin mon pays n’est plus dans cette catégorie.

Et, pour revenir un peu sur la question, parce qu’elle intéresse les Béninois et presque nous tous, sur le bien-fondé de la modification de dispositif électoral. La Cour a demandé de faire une correction au code pour réparer une illégalité qui s’est introduite dans la constitution par par erreur.  Nous avons utilisé deux types de calendriers, des dates précises et un calendrier de la Constitution pour rythmer les élections, et dans le Code électoral les dates intermédiaires pour les documents à fournir qui au fait, ont été indiqués en nombre de jours calendaires. Cela a généré qu’en 2026, l’esprit de la Constitution a été donc prise à défaut par ces deux différents modes de fixation des dates électorales. Donc pour corriger cela, c’est très simple de modifier le nombre de jours séparent la date du scrutin de la date de dépôt des candidatures pour les élections présidentielles. Mais avant de faire cette correction, il fallait répondre à une question. Est-ce que pour les élections présidentielles à venir, ce sont les députés et les Maires actuels qui doivent délivrer les parrainages ou plutôt les députés et les maires qui seront élus à la prochaine élection générale qui vont parrainer les candidats à l’élection, donc à venir ? D’autant que les élections législatives et communales auront lieu en 2026 avant l’élection présidentielle. Je crois que l’élection législatives, les élections générales auront lieu le 11 janvier 2026 et l’élection présidentielle aura lieu, le 1er tour le 12 avril 2026 et les candidats à l’élection présidentielle devront déposer leurs dossiers au plus tard le 5 février. Or 2 mois avant ou un mois avant, le 11 janvier, il y aurait déjà eu élection au Bénin pour élire les nouveaux maires, les nouveaux conseillers communaux et les nouveaux députés. Alors, la compréhension normale qui était d’ailleurs l’esprit de la Constitution modifiée, c’est que ce sont les députés, les conseillers communaux les maires qui seront élus en janvier 2026, c’est eux qui devront parrainer les nouveaux candidats aux élections présidentielles. Puisqu’ils sont élus déjà un mois avant, ils vont délivrer les parrainages, juste dans la foulée, aux candidats pour les élections d’avril 2026. Mais comme, je viens de vous dire, en utilisant de types de calendrier différents, il y a un chevauchement ou quelques jours de chevauchement qui n’a pas été perçu en 2019 et que des citoyens ont perçu et ont saisi la Cour constitutionnelle qui a dit c’est vrai, c’est pertinent, il y a 4, 5 jours qui pose un problème. La Cour constitutionnelle a invité les parlementaires à faire cette correction technique.  Pour la faire, comme je viens de vous dire, il faut bien dire attention. Est-ce qu’il faut faire la correction de sorte à ce que ce ne soit plus les nouveaux députés, les maires qui seront élus qui parrainent tel que c’était prévu, ou bien que ce soit les anciens qui ont été en mandat législatif ou communal jusqu’en janvier que ce soit eux qui parraine. Théoriquement la question ne se pose pas. Vous savez tous très bien qu’en politique, ce qui est évident pour le peuple, n’est pas acquis pour les acteurs politiques et moi je sais très bien que ce soit parmi les élus partisans qui sont de ma majorité actuelle ou que ce soit les élus de l’opposition, je sais très bien et ça m’est revenu que les acteurs politiques souhaitent presque tous que ce soit ceux qui sont en exercice qui parrainent. En matière politique, il ne faut pas que ça étonne. Vous savez que la politique est une mission d’intérêt national, mais ils ont des ambitions individuelles. L’ambition politique est personnelle même si c’est pour servir une cause nationale. Donc, le petit défaut technique remet en cause le consensus qui avait en 2019 et aujourd’hui, il faut répondre à la question pour pouvoir faire la correction parce que si les députés au parlement ne corrigent pas dans le sens attendu, c’est-à-dire corriger ce que la Cour a demandé, mais préserver le fait que ce sera les nouveaux députés élus en janvier 2026 et les nouveaux maires qui seront élus en janvier 2026. Ce sera seulement qui devra parrainer les candidats d’avril 2026. S’ils font la correction ainsi, c’est parfait.

Après l’élection de janvier 2026 les concernant, même ceux qui auraient déjà perdu leur mandat politique, ceux pour qui on n’aurait pas voté, que ceux-là parrainent encore les candidats aux présidentielles de 2 mois après. Et j’ai dit si on fait ça, ce n’est pas bien. Ce serait contraire à l’esprit de la Constitution. Ce sera même contraire à la volonté du peuple qui a retiré son mandat politique à un député ou un maire et qui donc ne peut pas entendre le voir continuer d’être dans le processus pour parrainer les candidats aux présidentielles. J’ai dit aux députés, que ce soit du Bloc républicain, de l’Union progressiste ou des Démocrates, quand je les ai reçus dans un débat technique, j’ai dit attention. Vous devez corriger de sorte à ce que ce soit les nouveaux élus qui parrainent. Mais si vous voulez faire autrement que vous vous qui êtes exercice vous souhaitez parrainer, alors là, il faut modifier l’ordre des élections. Si l’élection présidentielle a lieu après l’élection législative, vous ne pouvez pas le faire. Mais moi je suis partant. Et c’est vous que la Cour a prié de modifier techniquement l’erreur matérielle. Je vous en prie, si vous voulez parrainer vous-même, moi ça ne me gêne pas. Je ne vais pas aller contre parce que je sais qu’en politique, à un moment donné, les intérêts des acteurs comptent. Mais en ce moment, il faudrait alors que l’élection présidentielle ait lieu avant l’élection législative et communale. En effet, si l’élection présidentielle a eu lieu avant, au moment

 où, il serait en train de parrainer, il n’aurait pas encore été jugé par le peuple, il n’aurait pas encore subi le choix du peuple, il y aura pas encore l’élection. Ils auraient la légalité, la légitimité politique pour parrainer les candidats. L’élection présidentielle ayant lieu un mois, c’est-à-dire en janvier ou en décembre ou en novembre avant le mandat. L’élection n’a pas encore lieu, ils conservent la légitimité politique que le peuple leur a donnée ils peuvent en ce moment parrainer légitimement. Vous avez le choix.

Moi, j’ai dit si vous voulez que je parte deux mois ou trois mois plus tôt, ça ne me gêne pas. Si vous modifiez le rythme électoral, et que l’élection présidentielle ait lieu avant la vôtre, je vais promulguer. Je ne vais pas m’opposer à cela parce que finir mon mandat un mois, deux mois ou trois mois avant, ce que je n’ai pas fait en 10 ans, ce n’est pas en trois mois que je vais le faire. Moi, je dis, ça ne me gêne pas. Si vous le faites, je vais promulguer. Mais, si vous ne faîtes pas et qu’on laisse le calendrier actuel, ce n’est pas à vous de parrainer les candidats à venir. Ce sera les nouveaux maires. C’est tout.

Mais, j’ai entendu sur les médias, les réseaux sociaux que je les ai réunis pour suggérer une modification de la constitution. Et que cette suggestion est à craindre. Que Talon est trop intelligent, il va trouver un moyen de faire quelque chose. C’est un malin ou bien à l’occasion, il va trouver les moyens d’enlever cette phrase. Mais, j’ai dit aux Démocrates que pour enlever cette phrase, il faut que vous votiez pour. Vous avez le nombre qu’il faut pour ne permettre aucune modification contraire avec votre compréhension de l’intérêt général. Supposons que 100% des BR ou 100% des UP-R, qu’ils veuillent enlever cette phrase, si vous n’êtes pas d’accord, ça ne se passera pas. D’ailleurs, mois, je ne veux aucune révision de la constitution. Le calendrier électoral, laissez tel qu’il est. C’est ma position aujourd’hui. Si cette question réveille les démons, alors là, fermons cette page-là. Ne faisons aucune correction même s’il y a des fautes de français dans la constitution, laissons telle qu’elle est. On le fera en juin 2026 quand je serai parti. Ne corrigeons rien du tout. Mais dans cette condition, faire la correction telle que tout le monde l’entend pour que l’élection présidentielle qui aura lieu en avril soit parrainée par les nouveaux députés, ceux d’entre vous qui seraient réélus, ils vont parrainer. Ceux d’entre vous qui ne seraient pas réélus, ce sera pas le cas. On me dit non, oui, mais au moment où on va parrainer, les députés, les maires, tous n’auraient pas encore passer service. Certes, l’élection a eu lieu. Certains ne sont plus députés, ne sont plus Maires. Mais tant qu’ils n’ont pas passé service, ils peuvent continuer d’assumer la fonction politique. Je dis mais c’est vrai ! Mais ce n’est pas sain, c’est pas éthique. Vous vous êtes député, vous avez perdu votre mandat de député. Le nouveau n’est pas encore installé, c’est vrai. Mais désormais ce nouveau, c’est lui que le peuple a désigné pour aller au Parlement, pour poser les actes politiques au titre des parlementaires même s’il n’a pas encore pris fonction. A cet instant-là, où il a déjà été élu, proclamé, c’est à lui de faire, d’accomplir cette tâches politique, que le peuple lui a confiée. Donc au plan éthique, ce n’est pas convenable qu’un député élu qui a remplacé un autre, un maire élu qui a remplacé un autre, ne soit pas en mesure de poser l’acte que la constitution lui a prescrit, juste parce que il y a quelque chose d’un ou deux ou trois jours, que maintenant on veuille modifier les dates de fournir des documents de sorte que ce soit les anciens qui continuent de jouer le rôle que le peuple aura donné aux nouveaux élus en 2026. Moi je suis dans un environnement où parfois je suis un peu frustré par la timidité des médias. Dans d’autres pays, c’est vous qui devrez mettre le doigt pendant un débat sur ce qui ne va pas. Ce qui va contre à l’intérêt général, qui est contraire à votre opinion. Chacun d’entre, vous vous êtes des électeurs et vous trouvez que ce serait normal qu’ayant retiré la confiance à un député ou à un maire, il continue de parler en votre nom, poser les actes politiques pour les temps qui arrivent. Je ne vois pas du tout le débat se faire. J’entends les coqs chanter le cocorico à leur façon et qu’en sorte, vous enfourchez même ce qu’ils disent. Vous répétez ça.  Vous dites oui mais alors que vous devez susciter le débat vous vous qui devez éclairer l’opinion le peuple sur ce genre de débat. Moi je me réjouis que vous me posez la question ce matin. Pour vous dire vrai, mais est-ce que cette question-là, ça concerne Patrice Talon ? Ça concerne ceux qui font le débat. Mais j’ai été trop long là sur la question.  Je voudrais qu’il soit noté devant vous, mes témoins, que moi je ne veux pas qu’on touche à une virgule de la Constitution. Il ne faut pas le faire et je l’ai dit déjà aux députés qui se réclament de mon bord. Je leur ai dit touchez pas la Constitution. Certes, je ne peux pas vous instruire. Vous êtes député. La nation vous a confié cette mission-là. Vous pouvez même désobéir au parti parce que le mandat n’est pas impératif. Vous agissez au parlement en votre âme et conscience individuelle de ce qui est bon pour le pays. Mais je vous recommande de ne pas de ne pas le faire. Je souhaite que vous ne fassiez pas. Je ne sais pas ce qu’ils vont faire demain. Mais moi, à partir d’aujourd’hui, là que devant vous, j’ai depuis dit que je ne veux plus mêler de ça. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. S’ils s’entendent, UPR, BR, Démocrates pour modifier le code électoral par consensus ou simplement avec la majorité qualifiée nécessaire, je vais m’incliner. Je vais promulguer. S’ils modifient quoi que ce soit et que nous sommes dans un régime démocratique, je suis un démocrate.  Si les choses se font selon les règles, je ne demanderai même pas de deuxième lecture pour quoi que ce soit. Je vais promulguer. Il est temps que les polémiques ne continuent pas d’animer notre vie au quotidien, surtout que ça n’a pas d’intérêt. Je ne demande aucune révision et je m’opposerai à la révision Constitutionnelle par les moyens qui me sont permis en disant non, il faut pas le faire. Et puis, maintenant s’ils le font, comme je suis démocrate et que ça s’impose à moi, je m’acharnerai à faire en sorte que ce que je ne trouve pas bien ne se fasse pas.

1-         A la limite, ne pas réviser, c’est moi mon choix de ne pas toucher la constitution.

2-         Que les modifications à faire soient conformes à l’esprit de la constitution et à l’éthique.

C’est mon souhait, mais je ne suis pas, moi Patrice Talon, le peuple béninois. Ce qui se fera, même si c’est contraire à ma vision et à ma conscience et à mon éthique et que ça se fait que je n’ai pas les moyens de remettre en cause, je suis un démocrate, je m’inclinerai.”