Russie : une radio mystérieuse qui inquiète

Par lanouvelletribune  -  10 septembre 2025 22:54

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Durant la guerre froide, l’Union soviétique cultivait un goût prononcé pour le secret. Derrière le rideau de fer, nombre d’installations militaires, de bases souterraines ou de systèmes de communication restaient entourés d’un épais mystère. Les réseaux de transmission cryptés, souvent comparés à des fantômes de l’éther, alimentaient les craintes en Occident. On parlait de stations qui émettaient sans relâche des signaux indéchiffrables, perçus comme le reflet d’un appareil d’État qui préférait brouiller les pistes plutôt que montrer son vrai visage. Ce climat d’opacité a laissé une trace durable, où chaque bruit ou fréquence inhabituelle pouvait sembler porteur d’un message occulte.

Une fréquence qui ressurgit

Plusieurs décennies plus tard, cette culture du secret semble refaire surface à travers la station radio UVB-76, surnommée « The Buzzer ». Connue depuis les années 1970 pour son bourdonnement monotone, elle a récemment interrompu son signal pour diffuser de nouveaux messages composés de prénoms russes, de chiffres et de codes tels que « NZHTI » ou « HOTEL ». Certains auditeurs ont relevé des suites numériques comme « 38, 965, 78, 58, 88, 37 », suffisamment précises pour évoquer, à tort ou à raison, des coordonnées géographiques.

La particularité de cette diffusion est qu’elle survient dans un moment de tensions internationales élevées, ce qui amplifie les interrogations. Comme lors des transmissions cryptées de la guerre froide, la nature de ces signaux reste impénétrable. Des spécialistes en renseignement estiment qu’ils pourraient servir à maintenir une communication sécurisée avec des unités spécifiques, mais aucune confirmation officielle n’a été donnée (Economic Times).

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Des codes qui nourrissent toutes les hypothèses

L’absence d’explication laisse place à des spéculations variées. Certains comparent UVB-76 à un phare marin, invisible mais vital, qui guide des acteurs discrets dans l’ombre. D’autres rappellent qu’une station similaire avait été soupçonnée d’activer des protocoles militaires en cas d’attaque. Cette opacité nourrit l’imaginaire et entretient une atmosphère de méfiance : un simple signal radio peut faire écho aux anciens mécanismes de dissuasion de l’URSS, où l’incertitude constituait déjà une arme psychologique.

La réapparition de ces transmissions souligne à quel point la communication invisible peut être utilisée comme outil stratégique. Même sans en comprendre le sens, leur existence suffit à rappeler que la guerre de l’information ne se joue pas seulement sur les réseaux visibles, mais aussi sur ces canaux obscurs où quelques chiffres ou noms murmurés suffisent à raviver de vieilles inquiétudes.