Russie : Trump met l’OTAN face à sa "faiblesse"

Par lanouvelletribune  -  13 septembre 2025 12:58

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Depuis la fin de la guerre froide, la relation entre la Russie et l’Alliance atlantique oscille entre méfiance et bras de fer. L’élargissement de l’OTAN vers l’Est a longtemps été perçu par Moscou comme une menace directe, tandis que les interventions militaires américaines en Europe de l’Est et les sanctions économiques occidentales ont nourri un climat de rivalité permanent. L’offensive en Ukraine en 2022 a ravivé ces tensions en les transformant en confrontation ouverte, où chaque décision énergétique ou militaire devient un signal de fermeté… ou de fragilité. C’est dans ce climat déjà tendu que Donald Trump, désormais président des États-Unis, hausse le ton contre ses alliés de l’OTAN.

Une lettre pour secouer l’Alliance

Samedi matin, le locataire de la Maison-Blanche a choisi son réseau favori, Truth Social, pour révéler avoir adressé une missive aux États membres de l’OTAN et, plus largement, aux dirigeants du monde entier. Dans ce message, il reproche aux alliés leur manque d’audace dans l’épreuve de force engagée avec Moscou. Pour lui, l’Alliance atlantique ne fait pas preuve d’une volonté claire de l’emporter. Il juge notamment que l’achat de pétrole russe par certains pays mine tout effort collectif et prive l’OTAN d’un réel pouvoir de négociation. L’image est forte : selon Trump, continuer à alimenter le budget énergétique de Moscou tout en prétendant sanctionner le Kremlin revient à souffler sur les braises tout en tentant d’éteindre l’incendie.

Pression maximale et menaces de sanctions

Le président américain se dit disposé à déclencher de nouvelles sanctions économiques “lourdes” contre la Russie, mais à une condition stricte : que tous les membres de l’OTAN cessent sans exception leurs importations de brut russe. Autrement dit, Washington n’entend plus avancer seul. Trump place ses partenaires devant un dilemme : suivre sa ligne dure et afficher une unité sans faille, ou accepter de rester perçus comme divisés et vulnérables. Cette approche rappelle les méthodes d’un négociateur qui pousse son équipe dans ses retranchements pour obtenir un front uni, quitte à braquer certains alliés.

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En filigrane, ce discours illustre aussi la volonté du président de se positionner en chef de file incontesté de l’Alliance. En dénonçant publiquement les “failles” de ses partenaires, il cherche autant à contraindre les hésitants qu’à montrer à Moscou que l’Amérique ne se contentera pas de demi-mesures.

En s’attaquant directement à l’OTAN, Donald Trump ne se contente pas de critiquer une stratégie énergétique : il remet en cause la crédibilité même de l’Alliance dans son bras de fer avec la Russie. Son appel à l’unité forcée pourrait renforcer la pression sur les pays encore dépendants du pétrole russe, mais il risque aussi de raviver les divisions internes. Derrière cette sortie brutale se joue donc une question cruciale : l’OTAN saura-t-elle afficher une détermination collective à la hauteur du défi russe, ou restera-t-elle fragilisée par ses contradictions ?