Nucléaire : la Chine surpasse la France dans un dernier classement

Par lanouvelletribune  -  21 septembre 2025 16:44

Image placeholder

La Chine a dépassé la France en nombre de réacteurs nucléaires civils installés, selon les dernières données publiées par la World Nuclear Association. Avec 58 réacteurs en service, le pays asiatique s’installe désormais au deuxième rang mondial, derrière les États-Unis et leurs 94 unités. Cette évolution marque un basculement discret mais significatif dans la hiérarchie mondiale du nucléaire civil. Elle illustre l’accélération des investissements chinois et interroge sur la place que la France souhaite conserver dans ce secteur stratégique.

Une progression rapide du parc chinois

Lire les articles populaires

La montée en puissance du nucléaire chinois s’explique par une politique industrielle soutenue et un rythme de construction élevé. Le pays dispose actuellement de 23 réacteurs en chantier et poursuit l’installation de nouvelles unités, notamment les modèles Hualong One et CAP1000. Ces programmes permettent à Pékin d’élargir progressivement sa capacité de production et de sécuriser son approvisionnement énergétique. Les autorités ont annoncé leur intention de porter le parc à 200 gigawatts d’ici 2030, soit l’équivalent de plusieurs dizaines de nouveaux réacteurs.

Le contraste est marqué avec la France, qui reste stable avec 57 réacteurs en activité, principalement concentrés sur son territoire métropolitain. Le parc français, construit entre les années 1970 et 1990, constitue toujours l’essentiel de la production électrique nationale. Mais l’absence de nouveaux projets majeurs, hormis les futurs EPR2, souligne un rythme d’évolution plus lent. Plusieurs experts estiment que cette situation ouvre des débats sur la souveraineté énergétique et la place de l’atome dans la stratégie européenne. Des rapports officiels accessibles sur le site d’institutions spécialisées permettent de suivre ces choix politiques.

Publicité

Un rappel historique et des ambitions à long terme

Depuis les années 1950, le nucléaire civil s’est imposé comme un pilier du système énergétique mondial. Les États-Unis ont longtemps conservé la première place avec un parc stabilisé à 94 réacteurs. La France, grâce à une politique volontariste après le choc pétrolier de 1973, s’est hissée au deuxième rang, faisant de l’atome la principale source de son électricité. Cette avance relative a cependant été remise en cause par l’entrée de la Chine, qui investit massivement depuis le début des années 2000. Ce tournant historique modifie l’équilibre établi depuis plusieurs décennies.

Les prévisions à long terme confirment la volonté chinoise d’accroître encore son parc nucléaire. Les scénarios varient entre 154 et 300 gigawatts d’ici 2040, selon différents organismes spécialisés. Pékin développe aussi des réacteurs de nouvelle génération, comme les réacteurs rapides CFR-600 ou les projets de réacteurs à sels fondus. Le cycle du combustible est renforcé afin d’assurer une autonomie complète, avec une capacité de conversion attendue de 31 000 tonnes d’uranium par an. Des publications académiques et industrielles accessibles en ligne détaillent ces perspectives.

L’avancée de la Chine dans le nucléaire civil traduit donc un changement durable dans la géographie énergétique mondiale, où la France conserve un parc important mais désormais classé en troisième position.