
De plus en plus de pays africains durcissent leurs politiques face aux activités minières non déclarées impliquant des ressortissants étrangers. Le Ghana a récemment annoncé la fin des visas groupés pour les citoyens chinois. Cette décision s’ajoute à d’autres mesures prises sur le continent contre l’orpaillage clandestin. Les gouvernements cherchent à freiner l’exploitation illégale des ressources aurifères, un secteur qui génère d’importantes pertes fiscales. L’enjeu majeur reste de renforcer les contrôles tout en préservant l’attractivité du secteur minier.
Le Ghana ouvre la voie à des restrictions plus strictes
Le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a confirmé que l’ambassade du Ghana à Pékin et le consulat de Guangzhou n’acceptent plus les demandes de visa collectives. Chaque ressortissant chinois souhaitant voyager au Ghana doit désormais déposer une requête individuelle et se présenter à un entretien. Cette décision vise à limiter l’accès de groupes susceptibles de s’impliquer dans l’orpaillage illégal, un phénomène qualifié de préoccupant par les autorités. Ce resserrement s’inscrit dans une série d’initiatives entreprises par Accra pour mieux encadrer l’exploitation minière et lutter contre les pertes économiques liées à ces activités.
La mesure ghanéenne illustre une tendance plus large en Afrique. En République démocratique du Congo, des opérations conjointes ont été menées ces dernières années pour fermer des sites aurifères exploités par des compagnies sans licence, souvent liées à des investisseurs étrangers. Le Cameroun a de son côté expulsé plusieurs travailleurs chinois impliqués dans l’or clandestin, tandis que la Sierra Leone a renforcé ses inspections dans les régions minières. Ces actions reflètent une volonté croissante de reprendre la main sur un secteur stratégique, où la fiscalité échappe encore largement aux États.
Un secteur longtemps sous-réglementé désormais surveillé
Le manque de contrôle sur les activités minières a favorisé pendant des décennies l’installation d’acteurs opportunistes. L’exploitation artisanale ou semi-industrielle, souvent menée sans permis légal, a entraîné de lourdes conséquences environnementales et financières. Les estimations évoquent des milliards de dollars de revenus échappant aux caisses publiques chaque année. Cette absence de régulation claire a permis à des réseaux étrangers de s’implanter dans plusieurs pays, exploitant l’or en marge des circuits officiels et compliquant le suivi des flux commerciaux.
Pour tenter de résoudre ce problème, plusieurs gouvernements africains mettent désormais en place des dispositifs plus stricts. Les réformes incluent l’imposition d’autorisations formelles, la limitation des visas ou encore la création d’unités spéciales de surveillance. Certains pays envisagent même des partenariats internationaux pour tracer l’or extrait localement et limiter son écoulement sur les marchés mondiaux. Cette évolution pourrait ouvrir la voie à de nouveaux accords commerciaux, un aspect sur lequel des sources spécialisées pourraient être intégrées ultérieurement par lien.
La lutte contre l’orpaillage illégal est devenue un enjeu partagé à l’échelle du continent. Du Ghana à la RDC, les mesures prises ciblent de plus en plus directement les réseaux étrangers, en particulier les ressortissants chinois.