
Adja Zoungrana, ex-députée burkinabè exilée en Côte d’Ivoire, aurait disparu mi-septembre à Hamile (nord-ouest du Ghana), une localité frontalière avec le Burkina Faso — selon notamment RFI qui rapporte qu’elle avait été invitée à un mariage avant sa disparition. Le média Afrique sur 7 publie qu’elle aurait été enlevée. L’opération se serait déroulée dans la nuit du 13 au 14 septembre, sans qu’aucune version ne soit pour l’instant confirmée.
Versions divergentes et incertitudes
Certaines publications sur les réseaux sociaux affirment qu’elle aurait été interpellée par les forces de sécurité ghanéennes. D’autres évoquent un enlèvement perpétré par des hommes armés venus du Burkina Faso, dans un contexte supposé de complicité ou de passivité de certains agents de sécurité aux frontières — mais ces affirmations ne sont pas corroborées par des documents officiels. Le silence des autorités burkinabè et ghanéennes entretient les doutes autour de cette affaire.
Absence de relais dans la presse locale ghanéenne
À ce jour, aucun grand média basé au Ghana (anglais ou local) ne semble avoir publié un article crédible sur l’affaire. Le récit demeure relayé principalement par des médias francophones ou panafricains, sans contrepoint local ghanéen visible.
Liens avec le pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré
Adja Zoungrana est connue pour avoir exprimé des critiques à l’égard des gouvernants burkinabè, y compris sous la présidence du capitaine Ibrahim Traoré. Si elle avait initialement salué l’arrivée au pouvoir de ce dernier, qu’elle décrivait comme porteur d’espoir pour une refondation politique et sécuritaire, elle n’a pas tardé à souligner des dérives possibles.
Dans ses interventions publiques, elle mettait en avant le risque d’un pouvoir trop centralisé, dénonçait certaines atteintes aux libertés et s’inquiétait du manque d’ouverture à la contradiction politique. Elle appelait régulièrement à maintenir un dialogue inclusif avec toutes les composantes de la société, estimant que le pays ne pouvait progresser sans débat pluraliste.
Ces prises de position, oscillant entre soutien initial et critiques de plus en plus appuyées, plaçaient Adja Zoungrana dans une position délicate, renforçant son profil d’opposante en exil suivie de près par les observateurs de la scène politique burkinabè.