
Un Jamaïcain de 62 ans, Orville Isaac Etoria, a été expulsé des États-Unis avant d’être envoyé vers l’Eswatini. Après plusieurs semaines de détention dans ce petit royaume d’Afrique australe, il a finalement été renvoyé vers la Jamaïque, son pays natal. L’affaire suscite des interrogations sur les procédures américaines de déportation et les accords conclus avec des pays tiers. Les autorités locales affirment qu’il a retrouvé sa famille, mais la polémique persiste autour du traitement réservé aux migrants.
De l’Amérique à l’Afrique avant un retour en Jamaïque
Orville Isaac Etoria, originaire de Jamaïque, a passé une grande partie de sa vie aux États-Unis avant d’être expulsé. Plutôt que de le rapatrier directement vers son île natale, les autorités américaines ont choisi de l’envoyer en Eswatini, pays d’Afrique australe avec lequel Washington a conclu un accord d’accueil de migrants. Sur place, l’homme a été maintenu plusieurs semaines en détention stricte, parfois en isolement, selon des sources locales. Face à cette situation, les autorités eswatiniennes ont annoncé qu’elles ne souhaitaient pas le garder et l’ont remis aux autorités jamaïcaines.
Cette séquence illustre une pratique américaine consistant à transférer certains migrants vers des pays tiers, notamment africains, avant un éventuel retour dans leur pays d’origine. Ce mécanisme reste controversé, car il soulève des questions de droit international et de respect des droits fondamentaux. Plusieurs organisations locales et internationales ont appelé à un suivi plus transparent des procédures de transfert. Des analyses juridiques pourraient être prochainement publiées afin d’évaluer la légalité de ces déportations.
Une politique américaine sous le feu des critiques
Sous l’administration de Donald Trump, la politique migratoire américaine s’est durcie avec une nette augmentation des expulsions. Des milliers de migrants, en provenance d’Amérique latine, d’Asie ou d’Afrique, ont été renvoyés vers leurs pays d’origine ou redirigés vers des États tiers. Ce système reposait sur des accords bilatéraux ou multilatéraux visant à réduire le nombre de personnes présentes illégalement sur le sol américain. Les chiffres de ces expulsions, répartis sur plusieurs continents, témoignent d’une volonté de limiter au maximum les arrivées jugées irrégulières.
Les critiques ont été nombreuses : des ONG de défense des droits de l’homme ont dénoncé un manque de transparence et une absence de garanties pour les personnes concernées. Dans le cas d’Etoria, la Legal Aid Society de New York a contesté la version américaine selon laquelle la Jamaïque aurait refusé son rapatriement. Selon l’organisation, le pays était prêt à le recevoir, ce qui met en cause la justification initiale des autorités. Des observateurs estiment que d’autres cas similaires pourraient refaire surface, alimentant un débat déjà vif sur la gestion des flux migratoires.