
Le gouvernement sud-coréen affirme que la Corée du Nord dispose d’environ deux tonnes d’uranium hautement enrichi, matière première pour la fabrication d’armes nucléaires rapporte France 24. L’annonce a été faite ce jeudi 25 septembre par le ministre de l’Unification Chung Dong-young. Selon lui, quatre sites d’enrichissement seraient actuellement actifs. Séoul alerte sur l’urgence d’un dialogue direct entre Pyongyang et Washington. Les sanctions internationales, jugées inefficaces, restent au cœur du débat.
Des volumes d’uranium jugés préoccupants
Le ministre Chung Dong-young a présenté devant la presse une estimation fondée sur les travaux d’experts tels que la Fédération des scientifiques américains (FAS). D’après ces analyses, le Nord détiendrait 2 000 kilogrammes d’uranium enrichi à plus de 90 %, un niveau suffisant pour la confection d’un grand nombre d’ogives. Le responsable sud-coréen a insisté sur le fait que des centrifugeuses fonctionnent actuellement sur quatre sites distincts, renforçant l’inquiétude de son gouvernement. Il estime que la perspective d’un sommet bilatéral entre Pyongyang et Washington reste le seul levier pour freiner la progression du programme. Cette position ouvre la voie à de possibles discussions internationales dont les contours pourraient être précisés ultérieurement dans des négociations à venir.
Au-delà des données techniques, le ministre a rappelé que les précédentes stratégies avaient montré leurs limites. Il a regretté que l’ancienne administration, en désignant le Nord comme « ennemi principal » et en mettant en avant exclusivement la dénucléarisation, ait laissé la capacité nucléaire se développer sans frein. Cette critique interne intervient alors que la communauté internationale multiplie les appels à un renforcement des mécanismes de contrôle, et qu’une révision de la politique sud-coréenne pourrait être présentée prochainement. Une analyse plus détaillée des options de dialogue est attendue dans les semaines à venir.
Un dossier nucléaire ancien et sensible
Le programme nucléaire nord-coréen constitue depuis plus de trente ans une source de tensions régionales et mondiales. Depuis la signature du Traité de non-prolifération, dont Pyongyang s’est retirée en 2003, le pays poursuit l’enrichissement d’uranium et la production de plutonium. Les inspections de l’AIEA ont été interrompues, rendant difficile toute vérification indépendante. Les discussions à six parties, lancées au début des années 2000, avaient un temps permis de ralentir certains travaux, mais elles sont restées sans suite durable. Ce dossier reste un élément central des équilibres stratégiques en Asie du Nord-Est, avec des implications économiques et militaires directes. Des rapports récents montrent que le Nord investit dans des technologies balistiques capables de transporter ces charges, ce qui nourrit l’inquiétude exprimée à Séoul.