Financement libyen : Nicolas Sarkozy jugé coupable d’association de malfaiteurs

Par lanouvelletribune  -  25 septembre 2025 09:45

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Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict jeudi concernant les soupçons d’argent libyen versé lors de la campagne présidentielle de 2007. L’ancien président Nicolas Sarkozy est déclaré coupable d’association de malfaiteurs, mais il échappe à plusieurs autres incriminations. Ses anciens proches collaborateurs et ministres ont été fixés sur leur sort, entre acquittements et condamnations. Les peines exactes seront communiquées ultérieurement. Ce jugement représente une étape judiciaire majeure pour la vie politique française.

Décisions variées pour les anciens responsables politiques

Sous la direction de la magistrate Nathalie Gavarino, trois accusés – Ahmed Salem Bugshan, Édouard Ullmo et l’ex-ministre Éric Woerth – ont été libérés de toute poursuite. En revanche, l’ancien ministre Brice Hortefeux a été déclaré coupable de participation à un réseau criminel, avec en toile de fond des soupçons de financement illégal. Claude Guéant, ex-directeur de campagne de Sarkozy, a été sanctionné pour plusieurs infractions : corruption, trafic d’influence, faux documents et blanchiment d’argent aggravé. Concernant Nicolas Sarkozy, les juges estiment qu’il a toléré que ses collaborateurs recherchent des appuis financiers auprès des autorités libyennes entre 2005 et 2007. Il est toutefois blanchi des accusations liées à la corruption et au recel de fonds publics.

Les peines applicables à chacun seront annoncées prochainement. Les avocats de certains prévenus ont déjà laissé entendre que des appels pourraient être déposés, ce qui prolongerait le processus judiciaire.

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Retour sur l’affaire Sarkozy et la Libye

Âgé de 70 ans, Nicolas Sarkozy a dirigé la France de 2007 à 2012. Avocat de profession, ancien maire de Neuilly-sur-Seine et plusieurs fois ministre, il a marqué son passage à l’Élysée par une politique sécuritaire affirmée et une diplomatie offensive. Mais après son mandat, il s’est retrouvé visé par de multiples enquêtes judiciaires. Le dossier du financement libyen, ouvert depuis plus de dix ans, repose sur l’idée que le régime de Mouammar Kadhafi aurait contribué de façon occulte à sa campagne présidentielle de 2007. La législation française interdit pourtant tout financement étranger, ce qui place cette affaire au cœur des préoccupations institutionnelles et électorales.

Au fil des années, les magistrats ont recueilli des témoignages, des documents financiers et divers éléments indirects, permettant d’étayer leurs conclusions. Cette affaire traduit une série d’enquêtes plus larges sur les liens financiers entre responsables politiques français et acteurs étrangers, avec des répercussions diplomatiques et économiques encore discutées. Pour mesurer l’impact géopolitique de cette procédure, plusieurs analyses spécialisées pourront être consultées dans les semaines à venir. La décision prononcée ce jeudi ne clôt pas pour autant les démêlés judiciaires de l’ancien chef de l’État, qui reste impliqué dans d’autres affaires en cours.