
Le chef de l’État sénégalais a pris la parole mardi 24 septembre 2025 lors du segment de haut niveau de la 80e Assemblée générale des Nations unies. Il a insisté sur la nécessité d’un financement durable pour la paix en Afrique, d’une gouvernance mondiale plus équitable et d’une transition climatique juste. Dans son allocution, il a également exprimé la solidarité du Sénégal envers la Palestine et réitéré l’importance du respect du droit international.
Des appels fermes pour la paix et la justice
Au siège de l’Organisation des Nations unies, le président du Sénégal a salué la présidence de la 80e session et renouvelé son soutien au secrétaire général Antonio Guterres. Son discours a d’abord rappelé les acquis des 80 années de l’ONU, tout en soulignant les fragilités actuelles liées au terrorisme, aux conflits persistants, au dérèglement climatique et à la crise économique mondiale. Il a dénoncé la logique du « deux poids deux mesures » dans les relations internationales et plaidé pour une justice fondée sur le droit.
Concernant la sécurité du continent, le chef de l’État a appelé à un financement pérenne et prévisible des opérations de paix en Afrique, assorti de mandats clairs et de moyens adaptés. Il a réaffirmé la solidarité du Sénégal avec les pays engagés dans la lutte contre le terrorisme, en particulier au Sahel, et insisté sur l’importance d’une coopération régionale et internationale. Le dossier palestinien a occupé une place centrale, le président dénonçant la situation humanitaire à Gaza et rappelant que seule la création d’un État palestinien indépendant pourrait garantir une paix durable.
Réformes et défis mondiaux au cœur du discours
Le chef de l’État a profité de son intervention pour appeler à une réforme de la gouvernance mondiale, aussi bien politique que financière. Il a rappelé le consensus d’Ezulwini, adopté par l’Union africaine, qui revendique une représentation plus juste du continent au Conseil de sécurité. Le Sénégal a défendu l’idée d’un cadre fiscal mondial équitable et d’un accès au crédit moins contraignant, afin de permettre aux pays en développement de financer leurs projets sans alourdir leur dette.
Sur la question climatique, il a mis en avant les effets disproportionnés du réchauffement sur l’Afrique, responsable de moins de 4 % des émissions mondiales. Le président a souligné l’urgence de financer l’adaptation, de simplifier l’accès aux fonds climatiques et de garantir les transferts de technologies. Il a rappelé l’adhésion du Sénégal à l’accord de Paris et demandé une transition énergétique juste, permettant à l’Afrique d’accéder à l’électricité tout en amorçant son industrialisation.
À l’issue de son allocution, le président a réaffirmé que son pays continuerait à travailler avec tous les membres de l’ONU pour renforcer la paix, la justice et la solidarité à l’échelle mondiale.