
La Commission nationale des droits de l’homme a exprimé son indignation après la mort du jeune Abdou Khadr Seck, âgé d’environ huit ans, survenue dans la commune de Ribot Escale, département de Koungheul. L’enfant aurait été victime de privations et de violences infligées par son maître coranique avant d’être abandonné. L’examen médical a confirmé des traces de sévices corporels. La CNDH demande l’ouverture d’une enquête et la mobilisation de tous les acteurs pour mettre fin aux abus contre les enfants talibés.
Une condamnation ferme et un appel à la justice
La Commission nationale des droits de l’homme du Sénégal (CNDH) a qualifié de « barbare » la mort tragique d’Abdou Khadr Seck, rappelant que ce type de violence viole les droits fondamentaux de l’enfant, notamment le droit à la vie, à l’intégrité physique et à la protection contre la maltraitance. Dans son communiqué, l’institution a adressé ses condoléances à la famille du défunt et a exigé des poursuites judiciaires contre les responsables présumés. Elle invite la société civile, les médias et les organisations religieuses à renforcer leurs actions de sensibilisation et de prévention.
L’affaire met en lumière la situation fragile des enfants placés dans certains daaras, parfois confrontés à des conditions de vie précaires et à des abus répétés. La CNDH souligne avoir déjà formulé des recommandations pour améliorer leur protection. Elle estime qu’un engagement collectif et soutenu est indispensable afin de transformer ces pratiques et instaurer une culture de respect des droits humains.
Le système des daaras face aux défis de protection
Les daaras, écoles coraniques traditionnelles, constituent un système éducatif parallèle largement admis au Sénégal. Ce modèle, qui forme des milliers d’enfants à la mémorisation du Coran, a souvent été critiqué pour ses insuffisances en matière de suivi pédagogique et de protection des élèves. Conscient des enjeux, le ministère de l’Éducation a lancé les Assises nationales des daaras, prévues du 25 septembre au 6 octobre 2025, afin d’ouvrir une réflexion nationale sur leur avenir et leur encadrement. Ces assises devraient permettre d’élaborer des solutions adaptées à la fois aux réalités religieuses, aux droits des enfants et aux objectifs éducatifs du pays.
L’indignation suscitée par la mort d’Abdou Khadr Seck risque de peser sur ces discussions, appelant les autorités et les acteurs religieux à trouver un équilibre entre préservation des traditions et obligation de protéger les enfants. L’enquête annoncée devra déterminer les responsabilités précises dans ce drame qui remet au premier plan la question des abus dans certains établissements coraniques.
Les investigations se poursuivent à Koungheul tandis que la CNDH insiste sur la nécessité de traduire rapidement les coupables présumés devant la justice.