
Le 24 septembre 2025, la Banque centrale européenne (BCE) a officiellement recommandé aux ménages de conserver une réserve d’argent liquide à domicile. Une mesure de bon sens, mais qui prend un relief particulier dans un monde marqué par les crises sanitaires, les cyberattaques et les pannes électriques.
Sans tomber dans l’alarmisme, l’institution rappelle une évidence souvent oubliée : le numérique a ses limites. Concrètement, la BCE suggère ainsi de garder entre 70 et 100 euros par personne, de quoi couvrir trois jours de dépenses essentielles en cas d’urgence.
Une pratique qui rappelle les économies de précaution de nos grands-parents, mais adaptée aux risques contemporains : et si les terminaux de paiement tombaient en panne ? Et si les réseaux saturent ? L’argent liquide redevient alors une assurance basique, mais vitale.
Le cash, filet de sécurité d’un système fragilisé
Pour les experts de la BCE, les billets et pièces restent un rempart indispensable lorsque les infrastructures numériques flanchent. Pannes généralisées, cyberattaques, catastrophes naturelles… Dans ces scénarios, le liquide est la seule monnaie universellement acceptée et immédiate. Un paradoxe, alors que les agences bancaires ferment et que les distributeurs numériques se raréfient (sans compter que la BCE elle-même planche sur un euro numérique, à l’heure où les monnaies digitales comme Bitcoin, totalement décentralisées, sont de plus en plus prisées).
Pourtant, les crises récentes ont prouvé son utilité : lors de la pandémie de Covid-19, la demande en espèces a explosé (+140 milliards d’euros en 2020, contre +55 milliards en temps normal). Preuve que, malgré l’essor du sans-contact, le cash conserve un statut particulier : celui de valeur refuge, tangible et rassurante, quand le virtuel devient trop incertain.
Entre déclin des espèces et besoin de résilience
Alors que les paiements dématérialisés dominent le quotidien, l’argent physique résiste. Non par nostalgie, mais par pragmatisme; en période de tensions, les citoyens se tournent vers ce qui ne dépend ni d’une connexion, ni d’une batterie. La BCE le reconnaît : même à l’ère du tout-numérique, une poignée de billets dans un tiroir peut faire la différence. Une leçon de prudence… et un aveu implicite : la finance moderne a encore besoin de ses vieux réflexes.