Entre mer et ciel, le Maroc investit dans des systèmes de défense avancés

Par lanouvelletribune  -  28 septembre 2025 10:12

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Depuis plusieurs années, l’Afrique du Nord connaît une intensification des dépenses militaires, alimentée par des rivalités régionales et des défis sécuritaires persistants. L’Algérie et le Maroc modernisent leurs armées afin de protéger leurs intérêts maritimes, leurs frontières terrestres et leur espace aérien. Cette dynamique, comparable à une partie d’échecs où chaque nouveau matériel entraîne une réponse de l’adversaire, a conduit Rabat à diversifier ses fournisseurs et à renforcer des secteurs clés, de la marine à l’aviation. L’arrivée d’un nouveau patrouilleur dans la flotte marocaine montre cette stratégie et marque une étape dans la transformation de ses capacités de défense.

Un patrouilleur au cœur d’une ambition maritime

Le patrouilleur Avante 1800, construit par le groupe espagnol Navantia, symbolise le renouveau de la marine royale marocaine. Mis à flot en mai 2025 à San Fernando, il entre actuellement dans la phase d’intégration de ses systèmes d’armement et d’électronique. Destiné à protéger les eaux territoriales, il pourra aussi participer à la lutte contre la pêche illégale, la contrebande ou encore les opérations de sauvetage en mer.

Le choix de ce navire souligne la priorité donnée à la surveillance et au contrôle de la façade atlantique et méditerranéenne. Il complète l’effort entrepris depuis plusieurs années pour rendre la flotte plus autonome et capable d’opérer sur de longues distances. Cette acquisition ne se limite pas à un simple renfort technique : elle témoigne de la volonté du Maroc de mieux sécuriser ses routes maritimes et d’affirmer sa présence dans des zones stratégiques.

Des investissements coordonnés dans plusieurs branches

L’effort maritime s’accompagne d’un programme plus large qui touche l’ensemble des forces armées. Dans le ciel, Rabat mise sur des avions de chasse F-16 Block 70/72 et des hélicoptères d’attaque AH-64 Apache, dont les premières unités ont déjà été livrées. L’armée de l’air prévoit aussi de remplacer ses anciens C-130 par des avions de transport KC-390, plus modernes et plus polyvalents.

Sur terre, l’acquisition de véhicules blindés M-ATV et de systèmes d’artillerie Atmos 2000 améliore la mobilité et la réactivité des unités. À cela s’ajoute le renforcement de la défense aérienne grâce au système américain Patriot et à des missiles de nouvelle génération, ainsi que l’intégration croissante des drones, notamment les Bayraktar TB2 turcs et des modèles produits localement en partenariat avec Israël.

Ces choix ne sont pas dispersés : ils traduisent une approche intégrée visant à équilibrer les forces dans les différents milieux — maritime, terrestre et aérien. La combinaison de ces moyens crée une architecture de défense plus cohérente, capable de répondre à des menaces variées allant des trafics aux risques de conflits armés.

L’accent mis sur le développement des capacités technologiques, qu’il s’agisse de drones ou de satellites d’observation, montre également l’importance croissante de l’information et de la réactivité dans les stratégies militaires contemporaines. Pour Rabat, il ne s’agit plus seulement d’acquérir des plateformes, mais de construire un réseau de surveillance et de frappe interconnecté.

Cette transformation, amorcée il y a quelques années et accélérée récemment, reflète un choix stratégique : celui d’accroître l’autonomie opérationnelle et de réduire la dépendance envers des acteurs extérieurs pour la sécurité du territoire. L’entrée en service prochaine du patrouilleur Avante 1800 en est l’une des expressions les plus visibles, mais elle s’intègre dans une dynamique plus vaste où le Maroc s’équipe pour répondre aux défis immédiats et renforcer sa position dans l’équilibre régional.