Algérie : la Chine s'engage à produire des voitures électriques dans le pays

Par lanouvelletribune  -  30 septembre 2025 14:00

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La Chine déploie ses pions au Maghreb avec une ambition claire : transformer la région en plateforme industrielle clé pour l’Afrique. En Algérie, le géant chinois Asia Potash International vient d’annoncer un méga-projet de 1,6 milliard de dollars, un complexe dédié à la transformation du phosphate en produits haut de gamme.

Une manœuvre qui dope l’économie locale tout en ancrant un peu plus les intérêts chinois dans un pays stratégique, où les ressources naturelles et la main-d’œuvre abondante séduisent Pékin. Mais l’offensive ne s’arrête pas aux engrais. À Batna, une usine sino-algérienne sort de terre, spécialisée dans les véhicules électriques. Objectif : assembler des modèles capables de parcourir 200 à 350 km par charge, en misant sur des composants locaux pour réduire les coûts.

L’Algérie, futur détroit de l’automobile verte ?

Le pays ne se contente pas d’un seul partenaire. Geely et Chery, autres géants chinois de l’automobile, préparent, eux aussi, des usines capables de produire des dizaines de milliers de véhicules à l’année. Une stratégie double, avec l’idée de démocratiser la mobilité électrique en Algérie et en faire un tremplin vers l’Afrique subsaharienne.

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Pourtant, l’équation reste complexe : sans un réseau dense de bornes de recharge et des ateliers de maintenance adaptés, la révolution électrique risque de caler avant même d’avoir démarré. Autre écueil, la dépendance aux batteries importées, qui grève les coûts de production. Pour rester compétitives, ces voitures « made in Algeria » pourraient bien avoir besoin d’un coup de pouce étatique (comme des subventions ou des exonérations fiscales).

Le Maghreb, nouvelle tête de pont de la Chine en Afrique

Au-delà de l’automobile, Pékin étend son emprise sur les énergies renouvelables et les grands travaux, faisant du Maghreb un maillon essentiel de sa « Nouvelle Route de la Soie ». Entre promesses d’emplois, transferts de technologie et accès aux matières premières, la Chine y construit méthodiquement son influence. Pour les pays du Maghreb, l’enjeu est de taille. Il convient de profiter de ces investissements sans tomber dans le piège d’une dépendance accrue.