Gaz en Algérie : la Chine entre en scène pour sécuriser les exportations

Par lanouvelletribune  -  30 septembre 2025 10:16

Image placeholder

L’Algérie a su mettre en place des mécanismes innovants pour construire sa réputation de fournisseur énergétique fiable en Méditerranée. Pour exploiter au mieux ce potentiel, le pays a multiplié les stratégies : modernisation de ses infrastructures, accords bilatéraux avec ses partenaires européens et africains, et investissements soutenus dans la recherche d’hydrocarbures. La compagnie nationale Sonatrach, au cœur de ce dispositif, a souvent servi de levier à la fois économique et diplomatique, en portant la politique énergétique du pays sur la scène internationale.

Un chantier stratégique de 3576 kilomètres

La dernière initiative en date illustre la volonté d’Alger d’anticiper les défis techniques et commerciaux. Sonatrach a lancé une vaste opération d’inspection couvrant plus de 3500 kilomètres de gazoducs. L’objectif est clair : vérifier l’intégrité du réseau, identifier les zones vulnérables et préparer les futures opérations de maintenance. Un pipeline défaillant n’est pas seulement une perte financière, c’est un maillon faible qui peut ralentir tout le flux d’exportation vers les marchés européens, fortement dépendants du gaz algérien.

Ce chantier colossal inclut des relevés topographiques détaillés, un nettoyage systématique des conduites et l’utilisation de technologies capables de détecter les moindres fissures invisibles à l’œil nu. Pour l’Algérie, il s’agit en quelque sorte d’un bilan de santé grandeur nature de ses artères énergétiques.

Publicité

Pékin comme partenaire technologique

Pour mener à bien cette opération, la compagnie algérienne s’appuie sur un consortium chinois regroupant Shenglong Oil And Gas Pipeline Inspection Technology Co., Ltd, liée à Sinopec, et China Petroleum Technology and Development Corporation. Les deux sociétés se sont engagées sur un contrat de 24 mois. Leurs missions dépassent la simple expertise technique. Elles incluent la cartographie numérique des pipelines et la formation d’équipes locales capables de traiter et analyser les données.

Cette collaboration donne à l’Algérie un double avantage. D’un côté, elle bénéficie du savoir-faire de groupes spécialisés dans la surveillance d’infrastructures sensibles. De l’autre, elle capitalise sur ce transfert de compétences pour rendre ses équipes plus autonomes. À terme, cette démarche pourrait réduire la dépendance du pays vis-à-vis d’intervenants extérieurs et renforcer sa souveraineté technologique.

L’engagement de la Chine aux côtés de l’Algérie révèle une relation stratégique où la fiabilité des exportations est devenue un enjeu majeur. En renforçant ses gazoducs, Alger consolide son statut de fournisseur clé, tout en préparant ses infrastructures aux exigences d’un marché gazier de plus en plus compétitif. Chaque kilomètre inspecté est une garantie supplémentaire pour ses partenaires et une assurance de stabilité pour son économie.