
Le dossier du Sahara occidental reste l’un des contentieux les plus persistants d’Afrique du Nord, opposant le Maroc au Front Polisario, soutenu sans faille par l’Algérie. Rabat, qui administre près de 80 % du territoire, défend une souveraineté inaliable, tandis que le Polisario, appuyé par Alger, exige un référendum d’autodétermination.
Ce bras de fer diplomatique empoisonne les relations maghrébines et divise la communauté internationale. Si le Maroc a su séduire plusieurs capitales avec son plan d’autonomie (présenté comme une alternative à l’indépendance), l’Algérie campe sur ses positions, bloquant toute avancée vers un dialogue régional apaisé.
L’Union européenne se rapproche du Maroc
Un document confidentiel danois, révélé récemment, confirme la préparation d’un nouvel accord commercial UE-Maroc, incluant explicitement le Sahara occidental et devant être signé le 4 octobre 2025. Ce texte, inspiré d’un précédent accord de 2019, maintient les avantages douaniers pour les produits sahraouis et promet des retombées économiques pour les populations locales.
Pourtant, son volet social reste critiqué. Les Sahraouis, bien que consultés, n’ont qu’une marge de manœuvre limitée sur l’exploitation de leurs ressources. En parallèle, Bruxelles négocie la relance de l’accord de pêche, gelé depuis un arrêt de la Cour de justice de l’UE (CJUE) en 2024, qui avait rappelé le statut juridique distinct du territoire. Pour contourner l’obstacle, l’UE mise sur un étiquetage « spécifique » des produits issus du Sahara. Une solution de compromis qui peine à convaincre les juristes.
Un partenariat économique essentiel por Bruxelles
Le futur accord repose sur un paradoxe : il entend renforcer les échanges (notamment dans les secteurs agricole et halieutique, cruciaux pour l’UE) tout en évitant de reconnaître officiellement l’annexion marocaine. L’UE, dépendante des fruits et légumes marocains (premier fournisseur en hiver) et des zones de pêche sahraouies, doit ainsi arbitrer entre éthique et intérêts. Un dilemme d’autant plus aigu que l’Algérie, continue de fermement soutenir le Polisario dans sa quête d’indépendance afin d’affaiblir le Maroc. Une main tendue de Bruxelles vers Rabat pourrait ainsi pousser Alger à mettre en place certaines restrictions commerciales, notamment en matière d’hydrocarbures.
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