Sénégal : Données économiques, la capitale écrase la concurrence régionale

Par lanouvelletribune  -  2 octobre 2025 08:58

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Selon les comptes régionaux publiés mercredi par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), la région de Dakar concentre près de la moitié de la richesse nationale. Avec 8 567,7 milliards de FCFA de valeur ajoutée en 2023, la capitale confirme sa place de moteur économique du pays. Les écarts avec les autres territoires restent marqués, tant en termes de production que de revenus par habitant. Les disparités régionales constituent l’un des défis majeurs pour la répartition équilibrée de la croissance.

Un poids économique écrasant de la capitale

Le produit intérieur brut du Sénégal, estimé à 18 619,5 milliards de FCFA en 2023 (base 2014), repose pour 46 % sur Dakar. Cette concentration s’explique par la présence d’un grand nombre d’unités économiques, qu’il s’agisse d’entreprises industrielles, de services ou de sièges administratifs. Derrière la capitale, la région de Thiès arrive loin derrière avec 10,6 % du PIB, suivie de Diourbel (5,4 %), Saint-Louis (4,9 %) et Kaolack (4,4 %). Ensemble, ces cinq régions totalisent 71,3 % de la richesse nationale, laissant les neuf autres se partager moins d’un tiers. Cette configuration alimente les débats sur l’équité territoriale et la nécessité de stratégies de développement plus inclusives.

En termes de richesse individuelle, le PIB par habitant national atteint 1 027 202 FCFA. Seules deux régions dépassent ce seuil : Kédougou (2 725 107 FCFA) et Dakar (2 139 558 FCFA). Les autres restent en retrait, avec un minimum enregistré à Diourbel (481 102 FCFA), tandis que Ziguinchor se situe à 933 559 FCFA. Ces écarts mettent en relief l’importance des investissements ciblés pour réduire les déséquilibres socio-économiques.

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Consommation, secteurs productifs et rappel historique

Au-delà du PIB, les chiffres de l’ANSD soulignent aussi des différences notables dans les habitudes de consommation. À Dakar, les dépenses de consommation finale par tête s’élèvent à 1 139 354 FCFA, soit un niveau largement supérieur à la moyenne nationale. Les régions de Thiès (648 070 FCFA), Ziguinchor (643 792 FCFA) et Saint-Louis (624 369 FCFA) suivent à distance, tandis que les montants les plus faibles sont observés à Tambacounda (419 825 FCFA) et Louga (606 289 FCFA). Ces données confirment la centralisation économique et sociale autour de la capitale, avec un pouvoir d’achat plus élevé et des services mieux distribués qu’ailleurs.

La répartition sectorielle illustre aussi des spécialisations régionales. Thiès, Kaffrine et Kolda jouent un rôle moteur dans le secteur primaire, grâce à l’horticulture, aux cultures céréalières et arachidières ainsi qu’à la pêche. Ces activités demeurent stratégiques pour l’équilibre national et nécessitent des soutiens adaptés, notamment en infrastructures et en transformation agroalimentaire. Historiquement, la macrocéphalie de Dakar est le résultat d’une urbanisation rapide depuis les années 1960, renforcée par la centralisation administrative et économique. Les tentatives de décentralisation, comme le développement de villes secondaires telles que Diamniadio, visent à désengorger la capitale, mais les effets restent encore limités face à la concentration persistante des activités.

Les chiffres de l’ANSD rappellent ainsi que la croissance sénégalaise demeure fortement polarisée, avec une capitale qui concentre richesses et opportunités bien au-delà du reste du territoire.

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