GNL en Afrique : l’Algérie peut-elle rattraper le roi sur le continent ?

Par lanouvelletribune  -  2 octobre 2025 09:15

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Au premier semestre 2025, les exportations algériennes de gaz naturel liquéfié (GNL) ont reculé à 4,79 millions de tonnes, contre 6,25 millions sur la même période un an plus tôt. Cette baisse illustre la difficulté pour Alger de maintenir une cadence élevée face à des installations vieillissantes et à une demande nationale en forte croissance. Dans le même temps, le Nigeria, déjà premier fournisseur africain de GNL, a engagé la construction du projet NLNG Train 7, destiné à accroître considérablement sa capacité de liquéfaction d’ici la fin de la décennie. Tandis que l’un lutte pour préserver ses volumes, l’autre prépare un bond en avant. C’est dans ce contraste que se pose la question : l’Algérie peut-elle un jour dépasser son rival ?

L’Algérie, un pilier régional fragilisé

Selon un rapport de l’Unité de recherche sur l’énergie, l’Algérie conserve en 2025 son statut de deuxième exportateur africain de GNL. Avec ses 4,79 millions de tonnes expédiées au premier semestre, elle devance encore nettement l’Angola (2,11 Mt), le Mozambique (1,73 Mt) et la Guinée équatoriale (1,52 Mt) rapporte Observ’Algérie. Sa proximité géographique avec l’Europe et ses infrastructures portuaires de Skikda et Arzew en font un partenaire stratégique pour les marchés européens, notamment la France, l’Espagne et la Turquie.

Cependant, ce maintien au classement masque une fragilité croissante. Le recul de près de 1,5 million de tonnes par rapport à 2024 traduit les limites techniques de ses complexes de liquéfaction. À cela s’ajoute une consommation intérieure en forte hausse, qui réduit mécaniquement les volumes disponibles pour l’export. Autrement dit, si l’Algérie reste incontournable, elle semble davantage figée dans un rôle défensif que lancée dans une dynamique de conquête.

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Le Nigeria, un concurrent en expansion

Avec 7,34 millions de tonnes de GNL exportées au premier semestre 2025, le Nigeria reste le champion africain de ce marché. La différence avec Alger n’est pas seulement quantitative : elle est aussi stratégique. Le pays a engagé une politique d’expansion résolue, symbolisée par le chantier du NLNG Train 7, un projet qui devrait accroître de plus d’un tiers ses capacités de liquéfaction.

Ce choix traduit une vision tournée vers l’avenir. Alors que l’Algérie peine à moderniser ses usines, Abuja attire des partenaires internationaux et prépare ses exportations pour répondre à la demande croissante en Asie autant qu’en Europe. Dans une image sportive, on pourrait dire que l’Algérie tente de défendre son couloir, tandis que le Nigeria accélère pour creuser l’écart.

Quelle marge de manœuvre pour Alger ?

Le rapport souligne que, malgré ce recul, l’Algérie joue encore un rôle de stabilisateur sur les marchés énergétiques régionaux, notamment européens. Sa fiabilité en matière de contrats long terme et la combinaison unique de gazoducs et de GNL lui donnent des atouts solides. Mais ces avantages risquent de s’éroder si aucune modernisation rapide n’intervient.

À court terme, Alger devrait rester deuxième, mais sans réelle capacité de rattraper son rival. À moyen terme, le défi est double : investir dans la rénovation des installations existantes et diversifier sa clientèle pour ne pas dépendre uniquement des marchés traditionnels. Faute de quoi, l’écart avec le Nigeria risque de se transformer en fossé durable.

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